Lundi 9 mars

Des plaines rouges désertiques aux montagnes enneigées, il n'y a qu’un (grand) pas.

Ce matin il fait -1° au réveil. 

Groupe électrogène et chauffage en route pour un petit-déjeuner plein de confort.

Nous quittons le parking de McDo, son calme et son Wifi pour la direction de Bryce canyon. 

D’après le site internet du parc, de nombreuses pistes sont fermées, les terrains de camping idem et le service de navettes ne débute qu'au mois d'avril.

Nous partons donc un peu à l’aveuglette.

Au fur et à mesure la prairie d'herbe jaune se couvre de plaques de neige qui finissent par former un manteau…

A notre arrivée à l’entrée du parc national on nous confirme que la route panoramique est ouverte.

Nous poussons donc jusqu’au point le plus haut « Rainbow point » à environ 2800 m d’altitude vpour débuter notre découverte du site. Ici le manteau neigeux fait 80 cm de haut, le ciel est couvert, la température ne dépasse pas les 5°.

Nous avons enfin rencontré le bonhomme hiver.

De quoi malgré tout s’interroger sur la suite de la journée.

Le soleil nous envoie quelques rayons pour nous réchauffer et nous remotiver.

La route panoramique de 30 kilomètres, la highway 63 traverse le parc du nord au sud et donne accès à 14 points de vue et, au clou du spectacle l'amphithéâtre.

Cheminées de fée, falaises, arches constituent un ensemble impressionnant où les rouges et les jaunes contrastent avec le vert de la végétation. Le soleil et la neige viennent compléter la palette des couleurs.

Les éléments jouent avec notre imagination et on découvre, des tours, une porte fortifiée, l’entrée d’une ville souterraine, une civilisation pétrifiée.

Ici ces structures rocheuses portent le nom de Hoodoos qui viendrait du culte vaudou et leur donnerait des pouvoirs magiques.

Dans les légendes indiennes, les hoodoos étaient considérés comme les restes pétrifiés d'anciens êtres qui avaient été punis pour avoir mal agi.

Sur les parkings aménagés, peu de monde. Notre camping-car de poche, pour cette région du monde où tout est démesuré, fait sensation.

Nous le faisons visiter à plusieurs reprises à des américains curieux, polis mais très décontractés.

Au terme de notre parcours quasi mystique, à la lecture des prévisions météo ( -4 à -5 °) nous décidons de retourner dans la « vallée » nous rapprochant de notre prochaine étape sur la route de Las Vegas.

La prairie au retour nous offre un spectacle sympa : bisons moderne d’élevage, petite maison d’époque dans son jus, voitures dans tous les états…A ce propos, il semble plus facile ici d’abandonner sa vieille voiture dans son jardin que de la revendre ou la recycler.

Chaque habitat, même le plus déshérité, compte plusieurs véhicules dont une bonne partie à l’état d’épave qui pourrait figurer dans des musées.

Encore un effort et nous sommes de retour sur le parking du McDonald et son Wifi en espérant ne pas y être dérangés jusqu’à demain matin. 

Nous devrions alors poursuivre vers le parc de Zion.

Au terme de cette première semaine de nomadisme nous avons parcouru environ 2200 km.

Malgré la fatigue nous avons le sentiment de vivre des moments uniques et d'exception.