On attendait Bhaktapur et ce fut Lalitpur. Les conditions de transport et le droit d’accès à acquitter à l’entrée de la ville ont eu raison de nous. Le rationnement en carburant fait monter en flèche le prix des taxis, et, si les bus restent bon marché, ils sont vétustes, bondés et roulent à 15km/h. Enfin les étrangers doivent payer 1500 roupies pour entrer à Bahktapur. Notre désir de participer à l’effort de reconstruction est réel mais nous allons le porter ailleurs. Lalitpur ou Patan est avec Katmandou et Bhaktapur une des trois cités royaume de la vallée. C’est la plus ancienne. Le centre-ville est situé à 6 km de notre hôtel. Comme d’habitude nous choisissons la marche, moins par souci d’économie que par envie de découvrir. Notre comportement pourrait être une alternative aux bouchons et à la pollution. L’option électrique apparait sur les tuk tuk et une affiche de cinéma semble partager notre approche avec une interprétation loin de me déplaire. Sur l’itinéraire, un ensemble de temples attire notre attention. Le premier temple est majestueux, quasi intact. Dans son périmètre des réfugiés sont installés, sous la tente, mais aussi dans ce qui était un musée. Le deuxième est totalement détruit à l’exception de petits sanctuaires. Là aussi, au bord de la rivière, des réfugiés sont installés. Ils partagent l’espace avec des singes, invités permanents des temples hindouistes, indifférents au chaos ambiant. Les murs sont porteurs d’espoir, mais une porte s’ouvre sur le néant. Des sourires illuminent le parcours, mais ailleurs le fardeau reste lourd à porter. Une image de désolation dont nous aurons du mal à nous défaire. Si on n’entend bien qu’avec le cœur (pardon Saint Exupéry), un temple semble nous demander de ne pas rester sourd à la détresse environnante. La place centrale est superbe, son organisation nous rappelle le centre de Katmandou. Moins sinistrée, plus calme car interdite à la circulation. Les rabatteurs et solliciteurs sont moins présents, les touristes aussi, sauf en circuits organisés, ceci explique cela ! Elle forme une succession de palais et de temples dont le temple d’or caché dans une ruelle et surchargé de statues et décorations en cuivre et bronze. Le toit est couleur or. Dans une enfilade de cours, derrière le musée, un jardin très agréable Après avoir parcouru les monuments principaux nous avons pris le chemin d’un retour à travers de toutes petites rues pour échapper le plus longtemps possible à la circulation, ses gaz d’échappement, sa poussière et ses bruits de klaxon. .